Comment se défendre en justice face à un menteur qui vous veut du mal ?
Le profil du manipulateur procédurier
Le manipulateur procédurier est souvent bien présenté, charmant, soigné, soucieux de son image. Son envie première : vous séduire. Il possède une intelligence émotionnelle fine, qui lui permet de lire en vous comme dans un livre ouvert. Mais attention : s’il s’attarde sur vous, ce n’est pas pour la beauté de votre service ou la pertinence de votre projet. Non, ce qu’il vise, c’est vous. Tel un prédateur, il vous traque, vous observe, tente de pénétrer dans votre monde pour mieux vous posséder. Pourquoi ? Parce que vous incarnez des qualités qu’il envie, mais qu’il ne peut développer lui-même, enfermé dans une construction psychique forgée par des failles narcissiques.
Le manipulateur procédurier est une personne blessée, souvent marquée par des traumatismes. Il a développé un instinct de survie qui le pousse à voir toute interaction comme une lutte de pouvoir. Pour lui, il n’existe que deux rôles : dominer ou être dominé.
Lors de votre première rencontre, il apparaît sous son meilleur jour : discours fluide, vulnérabilité touchante, besoin de « redémarrer ». Il parle vite, vous inonde de mots, au point de vous mettre dans un état d’hypnose. Vous voulez que cela cesse ? Vous finissez par dire « oui » simplement pour retrouver un peu de silence.
Comment l’identifier ?
Faites confiance à vos ressentis. Malgré son talent d’orateur, le manipulateur procédurier ne maîtrise pas l’aura qu’il dégage. Quelque chose en lui sonne faux. Il vous met mal à l’aise. Vous sentez une tension sourde, comme un danger imminent. C’est votre corps qui vous alerte.
Et si vous manifestez de la réserve, il le sentira. Il redoublera alors d’efforts pour vous amadouer, jusqu’à faire tomber vos dernières défenses. Et là, l’emprise commence. Vous devenez un objet à sa disposition. Il vous sursollicite, vous envahit. Messages incessants, informations contradictoires, demandes inappropriées… Il vous occupe l’esprit en permanence. Il souffle le chaud et le froid, vous pousse à douter de vous-même, à vous isoler. Jusqu’à ce que, dans un moment de fatigue ou de désespoir, vous commettiez l’erreur fatale : celle de dire oui à tout, juste pour avoir la paix.
Mais ce moment de répit ne viendra jamais. Car vous êtes tombé sous emprise.
Un bail, des irrégularités, et le début d’un engrenage
Tout commence avec la signature d’un bail professionnel entre une structure de location de cabinets paramédicaux et une nouvelle locataire, trois mois avant sa prise d’effet. Sur le papier, tout semble conforme. Mais en réalité, la locataire a utilisé tous les mécanismes décrits plus haut : une stratégie de séduction et de flagornerie à l’égard des gérants de la structure, qui devient rapidement étouffante. Elle affiche une vulnérabilité touchante et un désir de « se relancer dans la vie ». Elle se fait passer pour une personne crédule, maladroite, mais animée d’une volonté irréprochable de bien faire — d’où les premières sursollicitations, qui auraient déjà dû alerter.
Les échanges avec cette locataire sont si nombreux et hétérogènes qu’il devient difficile de se concentrer sur le fond. À tel point que certains éléments essentiels liés à l’établissement du bail sont tout simplement occultés. Très pressante, mais toujours sous couvert de « bien faire les choses », elle parvient à obtenir la signature du bail professionnel.
À partir de là, l’emprise commence. La locataire multiplie les sollicitations avec une grande intensité : plus de 90 messages envoyés pendant les trois mois séparant la signature du bail de son entrée dans les lieux. Les demandes touchent à tout : un jour, une question sur l’installation, le lendemain, l’envoi de photos de vacances à la mer ou au bord d’une piscine — peu importe l’heure, le jour, ou même si le bailler est en congé.
Les signaux d’alerte sont au rouge. Les gérants de l’établissement commencent à comprendre à qui ils ont affaire. Ils décident alors de limiter les échanges au strict minimum, et de s’en tenir uniquement au cadre professionnel. Ils décident aussi de la tenir à distance. Mais comment tenir à distance un loup que l’on a volontairement laissé entrer dans la bergerie ? La raison tente de reprendre le dessus : après tout, elle n’exercera qu’un jour par semaine. Elle n’aura pas le temps de nuire. Elle sera à distance, disaient-ils…
Vient le jour de l’entrée dans les lieux, accompagné d’une certaine crainte — pleinement justifiée. Dès les premières minutes, la locataire demande à changer son jour de consultation : passer du jeudi (qu’elle avait elle-même choisi) au mercredi. Refus pour des raisons d’organisation. Quelques heures plus tard, après avoir fait un travail de sape sur une autre praticienne du centre, elle revient avec cette dernière pour demander à partager un même cabinet, le même jour de location : l’une le matin, l’autre l’après-midi. L’objectif est clair : faire voler en éclats le cadre établi. Nouveau refus.
Entre son premier jeudi et le deuxième, la locataire continue de sursolliciter le bailleur. Elle revient sur sa plaque, sa boîte aux lettres, le site internet du cabinet… alors que tout avait déjà été présenté et validé. Elle veut tout remettre en question.
Arrive le troisième jeudi. Ce jour-là, elle profite de l’installation d’une caméra de surveillance dans la salle d’attente — une installation qu’elle connaissait parfaitement, puisqu’elle en avait été informée bien avant de signer — pour créer un litige aux proportions invraisemblables. Elle commence à distiller un climat délétère, à amplifier les tensions, à jouer sur les malaises… et à rallier d’autres praticiens à sa cause. Un front se dessine : cette locataire et les autres qu’elle a enrôlées contre le gérant du lieu.
Et puis, comme une évidence au cœur du chaos, les masques tombent. Une prise de conscience émerge. Un point élémentaire, mais fondamental, refait surface — tel un phare dans la tempête : cette locataire n’a jamais justifié de l’immatriculation de son activité. Rien ne prouve qu’elle exerce légalement. Cela met en danger le cabinet et les autres praticiens.
Une invitation à s’expliquer lui est adressée. Elle décline. Plusieurs fois. Un courrier formel lui est envoyé. Pas de réponse, si ce n’est une montée en agressivité. Elle refuse le dialogue, et commence à répandre des propos diffamatoires dans le centre. Une praticienne, inquiète, décide de partir. Il faut agir. Le comportement de la locataire rend l’exécution du contrat impossible en bonne foi. Un avocat est mandaté. Le verdict est clair : le contrat est nul.
Face à cette réalité juridique, la locataire quitte d’elle-même les lieux, sans résistance. Ou presque. Elle conserve les clés de l’établissement… pendant plus d’un an, en dépit de toute règle de droit.
Une attaque judiciaire déconcertante
Quelques mois plus tard, surprise : la structure est assignée en justice. La plaignante ne conteste pas la nullité du bail (pourtant justifiée), mais réclame plus de 11 400 euros pour perte d’exploitation, préjudice moral, frais de relogement, etc., sans fournir le moindre justificatif, si ce n’est la production de plusieurs attestations : sa sœur, son ex-mari, une amie… Tous reprennent les mêmes éléments : elle serait tombée dans les griffes d’un « manipulateur », victime d’intimidation, fragile, isolée… Aucun de ces témoins n’était présent dans les locaux, aucun n’a assisté à quoi que ce soit. Ces témoignages sont un copier-coller de récits émotionnels, sans faits vérifiables.
Dans ses conclusions composées d’une trentaine de pages et d’autant de pièces, l’ex-locataire tient des propos délirants et contradictoires. Elle remet en question l’existence juridique du cabinet, la capacité de la structure à lui accorder un bail professionnel, affirme avoir été menacée, intimidée, puis chassée du cabinet manu militari – sans la moindre preuve tangible, hormis les attestations de complaisance, vagues et invérifiables, de membres de sa famille.
Elle n’a pas hésité à se décrire comme une personne fragile, handicapée, crédule et isolée du fait de son divorce, qui se serait retrouvée – selon ses dires – prise dans les griffes d’un « manipulateur » à la violence manifeste, qui se présenterait sous des airs de bon père de famille.
Parmi la trentaine de pièces produites figurent : sa carte nationale d’identité, son jugement de divorce datant de 2018, son livret de famille, sa reconnaissance de travailleur handicapé, et enfin, le fameux justificatif d’immatriculation… intervenu deux mois après la signature du bail. Justificatif qu’elle s’est dispensée de fournir au gestionnaire du cabinet, sans doute réservé pour le juge, dans l’espoir de faire croire à une procédure abusive à son encontre.
En plus de cela, l’ex-locataire n’a pas hésité à mentir et à se contredire de manière grossière. Elle produit des pièces qui disent l’inverse de ses allégations. Elle affirme des faits que ses propres documents viennent démentir.
Une chose est certaine : le manipulateur procédurier se moque de la vérité. Seule sa vérité compte. Il ne craint pas d’agacer le juge avec une démarche dolosive et abusive. Il se place au-dessus du droit, au-dessus des institutions. La remise en question ? Elle n’existe pas chez lui.
Cette personne n’a pas cherché à démontrer son bon droit – cela ne l’intéresse pas, car le droit est clair, et cela la dérange. Elle a préféré glisser sur un terrain plus favorable : celui du flou, de l’émotion. Pour cela, elle a noyé le débat sous des accusations personnelles, hors sujet, espérant entraîner le propriétaire de la structure à débattre sur ces futilités.
Les manœuvres classiques du menteur procédurier
Un menteur procédurier ne cherche pas à démontrer le fond de son bon droit. Il cherche à détourner le débat. Voici les techniques les plus fréquemment utilisées :
- L’enfumage : en multipliant les accusations secondaires ou personnelles, il brouille les pistes pour qu’on ne regarde plus l’essentiel (ici, l’irrégularité initiale du bail).
- L’inversion des rôles : il projette ses propres fautes sur l’autre. C’est vous qui devenez le manipulateur, l’agresseur ou la personne malveillante, pendant que lui se présente en victime.
- La victimisation émotionnelle : en mettant en avant sa souffrance, son handicap, son isolement, il tente de faire basculer le procès dans le champ de l’émotion, au détriment du droit.
- L’épuisement procédural : en vous contraignant à répondre à des dizaines de points accessoires, il espère que vous n’aurez plus ni l’énergie ni la clarté d’esprit pour démontrer le fond du litige.
- Les mensonges : affirmations gratuites, documents détournés de leur sens, récits fictionnels… tout est bon pour créer une confusion propice à la manipulation.
Comment se défendre efficacement ?
1. Garder son sang-froid
* Face à la manipulation, l’erreur serait de réagir à chaud. Restez factuel, posé, et concentrez-vous sur les preuves.
2. S’entourer d’un bon avocat
* Un avocat expérimenté saura démonter les contradictions, pointer les absences de justificatifs, et recadrer le débat sur le plan juridique.
3. Produire un dossier solide
* Pièces, mails, relances, captures, constats d’huissier… Il faut documenter chaque échange, chaque irrégularité, chaque incohérence de la partie adverse.
4. Dénoncer les abus de droit
* Si la partie adverse abuse clairement de la procédure pour nuire, il faut le souligner et demander une condamnation pour procédure abusive.
5. Tenir bon psychologiquement
* Être faussement accusé est une souffrance. Mais il faut résister à la culpabilisation et s’ancrer dans la vérité.
Et maintenant ?
L’audience a eu lieu. Les juges ont reçu un dossier solide, limpide, où tous les faits sont documentés, tandis que la partie adverse a surtout tenté de manipuler l’émotion. Le verdict est attendu prochainement.
Mais quel que soit le résultat, cette expérience doit servir de leçon : on ne peut pas ouvrir son espace à n’importe qui.
Conclusion :
Chez INKEYO, pour éviter que cela ne produise :
- Nous avons mis en place un processus d’intégration strict mais humain.
- Nous ne prenons que des professionnels exerçant une profession réglementée.
- Nous vérifions la cohérence entre l’activité du praticien et les besoins de notre territoire.
- Deux rendez-vous sont prévus : une visite des lieux, puis un entretien administratif pour éviter toute ambiguïté.
- Enfin, nous organisons une vraie période d’intégration, et restons très à l’écoute de nos praticiens.
✅ Un centre sérieux commence par une sélection sérieuse. Propriétaire de cabinets ? Ne laissez pas la méfiance ou l’urgence vous pousser à baisser la garde. Car une seule mauvaise personne peut gâcher une dynamique entière.
Plus d’articles
Praticiens en libéral : ce qu’on ne vous dit jamais sur les conflits en cabinet partagé
Exercer en cabinet partagé est souvent une belle...
S’installer Diététicien : L’Accompagnement Clé en Main par INKEYO
Lancer son activité de diététicien(ne) en...
Location Cabinet Diététicienne | Péage de Roussillon
Vous êtes diététicienne et vous cherchez le lieu...
Notre adresse
14 rue Adolphe Garilland,
38550 Le Péage de Roussillon.
Nous contacter
07 85 50 68 10
Accès Transport en commun
À 5 min à pied de la gare TER direction Lyon ou Valence.
À 5 min de l'arrêt de bus X75 qui dessert Annaonay - Le Peage de Roussillon - Lyon
Accès PMR
Cabinet paramédical INKEYO est au rez-de-chaussée et de plain-pied. Il est accessible en fauteuil roulant.